La journée mondiale de la santé sexuelle
Depuis 2010, le 4 septembre, est célébrée la journée mondiale de la santé sexuelle.
Mais que célèbre-t-on finalement ? Qu’est ce que la santé sexuelle et comment ce terme est-il apparu ? On vous explique tout.
Cet article est rédigé par la Coordinatrice du Pôle Santé, Sécurité et Ergonomie des Compagnons du Devoir et du Tour de France.
Après de nombreux débats et plusieurs définitions, l’OMS qualifie la santé sexuelle en 2006 comme « un état de bien-être physique, mental et social eu égard à la sexualité, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie, de dysfonctionnement ou d'infirmité. La santé sexuelle s'entend comme une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que comme la possibilité de vivre des expériences sexuelles agréables et sûres, exemptes de coercition, de discrimination et de violence. Pour que la santé sexuelle soit assurée et protégée, les droits sexuels de toutes les personnes doivent être respectés, protégés et appliqués »
Cette large définition s’est construite au fil du temps, tenant compte notamment de l’évolution des mentalités quant à la sexualité.
En décembre 1967, la loi Neuwirth autorise l’accès à la contraception et permet ainsi une dissociation entre plaisir et reproduction. La vie sexuelle des français quitte la seule sphère de l’intime et c’est en 1974 que l’OMS emploiera, pour la première fois, le terme de « santé sexuelle ». En janvier 1975, la loi Veil qui dépénalise l’avortement est adoptée. L’épidémie du Sida débute ensuite dans les années 1980 laissant place à un discours préventif quant aux risques liés à l’activité sexuelle.
La définition large de l’OMS permet ainsi d’englober tous les aspects d’une sexualité positive ne se limitant pas aux risques sanitaires. Elle implique les notions de respect de soi et de l’autre, de plaisir et/ou de procréation. Etre épanoui dans sa sexualité est source de bonheur et contribue au bien-être des individus. C’est l’Institut National de la Prévention et de l’Education Sexuelle qui est en charge de promouvoir la santé sexuelle dans les pays de l’Union Européenne et notamment par la mise en place de programmes de santé publique.
La santé sexuelle s’articule autour de trois piliers que sont l’autonomie et ainsi la liberté de faire ses propres choix quant à sa vie sexuelle, la satisfaction relative à ses valeurs, à l’estime de soi et à ses relations affectives et, enfin, la sécurité quant au fait de vivre une sexualité sans risques.
Même si de nombreux progrès sur ces questions ont vu le jour en France, 1/3 des grossesses sont encore non prévues, 35% des personnes LGBT déclarent avoir fait l’expérience d’au moins une forme de discrimination au cours de leur vie en raison de leur orientation sexuelle ou de leur genre, 19% des femmes déclarent avoir été confrontées à des rapports sexuels forcés au cours de leur vie et 25% des écoles ne mettent en place aucune action d’éducation à la sexualité malgré l’obligation.
Les dimensions éducatives et préventives restent et resteront toujours essentielles pour permettre à chacune et à chacun de choisir et de pratiquer librement sa sexualité.