Epilepsie : prévention des symptômes
S’il est courant de parler des maladies dites de civilisation (obésité, diabète, hypertension, cancer, …), d’autres maladies sont moins connues et méritent de briser le silence.
Le 11 février dernier, était la journée internationale contre l’épilepsie, pour sensibiliser le grand public à cette maladie assez peu connue, qui touche néanmoins près de 650 000 personnes en France, dont plus de 100 000 enfants, et qui est à l’origine de 3 000 décès par an.
L’EPILEPSIE, DE QUOI S’AGIT-IL ?
C’est un dysfonctionnement électrique transitoire du système nerveux central. Les causes sont multiples (lésions cérébrales, origine métabolique ou génétique, etc.), provoquant diverses formes d’épilepsie plus ou moins sévères, nécessitant des traitements adaptés.
Si en première intention, le traitement proposé consiste à prescrire un ou plusieurs médicaments, il reste inefficace dans 30 % des cas.
En fonction de l’origine de la maladie, d’autres approches thérapeutiques existent comme la pose d’un stimulateur du nerf vague, la mise en place d’un régime cétogène ou, dans certains cas, la possibilité d’envisager une intervention chirurgicale qui peut aboutir à une guérison. Dans tous les cas, un suivi médical spécifique en milieu hospitalier est nécessaire.
LES CONTRAINTES DE VIE
Les crises sont irrégulières et imprévisibles. Pour certains malades, elles peuvent être assez fréquentes et handicapantes. Par précaution, certaines activités professionnelles ou sportives sont interdites, mais aussi la conduite d’un véhicule sans avis médical. Ces nombreuses contraintes affectent les personnes dans leur vie quotidienne et peuvent être source d’anxiété voire de dépression, sans compter les crises de migraines associées aux prises de médicaments.
COMMENT AGIR EN CAS DE CRISE ?
Le symptôme le plus courant reste la crise de convulsions, avec ou sans perte de connaissance.
Afin de sécuriser la personne :
- Placez un coussin sous sa tête
- Retirez les éventuelles lunettes
- Ecartez les objets potentiellement dangereux (ne mettez rien dans sa bouche)
- Desserrez ses vêtements
- Et appelez le 15, le 18 ou le 112.
- Après la crise, mettez-la en position latérale de sécurité, et rassurez-la.
UN REGIME PARTICULIER ?
Comme pour tout un chacun, il est conseillé d’adopter une alimentation variée et équilibrée, proche du modèle méditerranéen.
Cependant, certaines recommandations peuvent s’avérer très intéressantes afin de permettre d’espacer la fréquence des crises :
- Maintenir une glycémie stable :
- En évitant les aliments trop sucrés : boissons sucrées, bonbons, aliments ultra transformés, et alcools.
- En privilégiant des aliments riches en fibres : les fruits et légumes, les légumineuses, les graines oléagineuses, mais aussi le pain de seigle, les pâtes et riz complets.
- En veillant à la régularité des horaires de repas.
- Limiter les substances psychoactives :
- La caféine : elle se trouve en quantité importante dans les boissons énergisantes et les colas. La prise de café ou de thé en quantité raisonnable est toutefois possible.
- L’alcool en excès, le tabac, le cannabis, etc.
- Les aliments contenant des colorants artificiels : bonbons, boissons, sauces, vinaigre, glaces, etc.
- Combler les déficits liés à la prise de médicaments (qui diminue la bonne absorption des vitamines et minéraux) :
- Miser sur les produits laitiers : afin d’avoir des apports suffisants en calcium et vitamine D.
- Préférer les céréales et grains complets : leur teneur en magnésium agit de façon positive sur le système nerveux.
- Augmenter les apports en folates et vitamine K : avec des légumes, et plus précisément ceux à feuilles vertes.
- Favoriser les apports en vitamine D avec les petits poissons gras, les œufs de poisson et les huiles de foie de morue.
Zoom sur le régime cétogène :
Dans certains cas, le plus souvent pour les enfants, il peut être mis en place une alimentation spécifique très riche en matières grasses (à hauteur de plus de 50 % de l’apport énergétique total), et au détriment des glucides, dans le but de créer des corps cétoniques dans l’organisme. Ce régime, s’il apporte un confort face aux symptômes de la maladie, s’avère très contraignant, peut créer des déséquilibres importants et doit impérativement être suivi sous le contrôle d’une équipe médicale spécifiquement formée.
Il est fortement déconseillé de suivre ce régime alimentaire en dehors des recommandations médicales.
HYGIENE DE VIE
Au-delà des règles diététiques, quelques règles d’hygiène de vie sont plus favorables à l’espacement des crises :
- Un temps de sommeil suffisant : 8 h de sommeil par nuit, un endormissement à heures fixes
- La limitation des écrans pour les épileptiques photosensibles, avec la précaution de regarder les écrans dans une pièce suffisamment éclairée, afin de limiter les contrastes de luminosité,
- La pratique régulière d’une activité physique modérée.
POUR PLUS D’INFORMATIONS
Contactez la Ligue Française contre l’épilepsie : www.epilepsie-info.fr