Que faut-il ou non manger lorsque vous allaitez ?
Du 1er au 7 août, se déroule la semaine mondiale de l’allaitement, l’occasion de rappeler que l’allaitement maternel, reconnu comme le lait de référence pour l’enfant, est ainsi recommandé, si possible jusqu’aux 6 mois de l’enfant.
Cependant, si vous avez fait le choix ou si vous avez des difficultés pour allaiter votre enfant, sachez que les laits maternisés sont aujourd’hui d’une très bonne composition et s’adaptent à l’enfant de 0 à 3 ans.
Même si ces laits ont un coût, il ne faut pas se tourner vers le lait de vache dont la composition n’est pas du tout adaptée.
Si vous avez la possibilité d’allaiter votre tout-petit, que ce soit pour quelques jours, quelques semaines ou plusieurs mois, cela a de nombreux bénéfices sur votre santé et celle de bébé, tant dans les apprentissages cognitifs que dans la prévention de nombreuses maladies.
Vous pouvez à ce sujet vous référer au post sur les bienfaits de l’allaitement paru sur nos réseaux sociaux en juillet (Facebook ou Instagram).
Avant de faire votre choix, vous vous posez peut-être encore quelques questions sur les aliments à éviter ou à privilégier. Il est important pour la maman d’avoir une hygiène de vie adaptée.
Voyons ensemble comment faire au mieux.
DES PRÉCAUTIONS D’USAGE POUR LIMITER LES TOXIQUES :
Les toxiques sont malheureusement très présents dans notre environnement, et ils jouent le rôle de perturbateurs endocriniens. Ils sont à éviter plus particulièrement à certains moments de la vie, notamment pendant la période des 1000 jours allant de la conception aux 2 ans de l’enfant. C’est durant cette période que l’enfant est plus vulnérable aux effets des perturbateurs endocriniens.
Ces derniers peuvent également se retrouver dans le lait maternel. Il est donc préférable de respecter certaines règles.
Dans la vie de tous les jours :
- Choisissez des produits d’entretien les moins nocifs possible, et aérez votre intérieur.
- Limitez la prise de médicaments.
- Évitez le plus possible les cosmétiques contenant des parabènes ou des phtalates.
- Fuyez l’exposition au tabac (même passif).
Et dans votre assiette :
- Préférez les aliments BIO. C’est surtout pertinent pour les fruits et légumes, et céréales complètes.
- Limitez autant que possible les aliments ultra-transformés, qui peuvent contenir des additifs aux effets plus ou moins nocifs pour la santé.
- Tournez-vous vers les poissons les plus petits (les gros poissons sont en effets bio-accumulateurs de métaux lourds).
- Utilisez des cuissons douces (vapeur, mijotées, papillotes, …), préférables aux cuissons hautes températures qui dégagent des composés toxiques.
- Évitez les contenants en plastique ou en aluminium (préférez-les en verre, en fonte ou en terre cuite). Optez pour le papier sulfurisé pour vos papillotes, et pour les ustensiles en inox ou en bois.
L’ALIMENTATION À PRIVILÉGIER ET À LIMITER :
Ce que vous mangez pendant toute la période d’allaitement influence la qualité nutritionnelle de votre lait.
Côté boissons :
- Plus que jamais, une bonne hydratation est nécessaire : 2 L d’eau par jour permettront de répondre à vos besoins et ceux de votre enfant.
- Continuez à suivre les bonnes habitudes prises pendant la grossesse : pas une seule goutte d’alcool quand on allaite, l’alcool passant aussi dans le lait que bébé boit.
- Cependant, les bières sans alcool, riches en houblon, sont tout à fait possibles et peuvent même favoriser la montée de lait.
Côté alimentation :
- Adoptez le modèle crétois : beaucoup de végétaux, avec au moins 5 fruits et légumes par jour, des légumineuses, des graines oléagineuses, des produits laitiers fermentés (yaourts et fromages, de chèvre et de brebis de préférence), et un peu de volailles.
- Insistez également sur les aliments riches en acides gras oméga 3 :
- 3 c.à.s d’huile de colza par jour (contre 2 pendant la grossesse),
- Des petits poissons gras comme les sardines ou les maquereaux (entiers, en rillettes, en mousses à tartiner) à raison de 2 fois/semaine,
- Le choix d’œufs de filière oméga 3 (par exemple Bleu Blanc Cœur),
- 1 c.à.s par jour de graines de lin broyées (à ajouter dans les salades, le yaourt, à saupoudrer après cuisson sur le poisson ou la viande).
- Les produits animaux riches en oméga 3 sont essentiels la 1ère année de bébé, plus particulièrement pour son cerveau.
- Limitez un peu les aliments riches en oméga 6 : ces derniers sont associés au côté un peu rond des bébés.
- On évite l’utilisation d’huile de tournesol, et les produits industriels en contenant (sauces, biscuits, …).
- On limite les viandes d’animaux nourris au soja et au maïs (préférez les animaux nourris aux graines de lin, féverole, chanvre, colza.
- Tournez-vous vers les aliments qui ont une bonne densité nutritionnelle, c’est-à-dire riches en vitamines et minéraux : des céréales complètes, du pain intégral, des salades de pois chiches, des dahls de lentilles, des houmous de haricots rouges, et chaque jour une poignée de graines oléagineuses.
L’ALLAITEMENT APRES LA REPRISE DU TRAVAIL :
Si vous souhaitez continuer à allaiter votre enfant au-delà du congé maternité, l’achat d’un tire-lait vous permet de confier des biberons de votre lait à la personne en garde de votre enfant. Pensez à étiqueter les biberons avec l’heure à laquelle le lait aura été récolté. En effet, le lait du matin n’a pas tout à fait la même composition que celui de l’après-midi. Il sera donc intéressant de respecter les horaires pour le lait donné à l’enfant.
Ainsi, le lait du matin et jusqu’en début d’après-midi, plus riche en tyrosine, favorise la production de dopamine, et éveille plus facilement votre bébé dans la 1ère partie de la journée. Le lait de l’après-midi, quant à lui, plus riche en tryptophane et en mélatonine, favorise la production de sérotonine qui aide à calmer l’enfant en fin de journée, et contribue à un sommeil de meilleure qualité. Le suivi de ces horaires permet ainsi un plus grand respect de ses horloges biologiques.
L’ALLAITEMENT AU-DELA DES 6 MOIS DE L’ENFANT :
Il est possible d’allaiter son enfant assez longtemps, même si cela fait peu partie de nos habitudes culturelles. Après 6 mois, la composition du lait maternel ne suffit plus à couvrir les besoins de l’enfant, notamment en fer, en zinc ou en acides gras essentiels. Il est alors important de venir compléter l’allaitement maternel par des laits infantiles 1er âge dont la composition est bien formulée, à l’inverse du lait de vache. Commencez par laisser téter votre enfant jusqu’à ce qu’il lâche le sein, puis complétez avec le lait 1er âge.
Si l’allaitement maternel est l’acte le plus naturel qui soit, pour bien nourrir bébé, il faut aussi bien nourrir maman et suivre quelques règles simples pour en optimiser ses bienfaits.
Allaité ou non, c’est une belle croissance que nous souhaitons à votre enfant. 😊